Super Mario, Donjon et Dragons: la réconciliation du cinéma et des jeux

Avril 2023 a signé la sortie de deux films à la fois attendus et redoutés: Super Mario Bros le film et Donjons et Dragons : L'honneur des voleurs.
L'annonce de l'adaptation de ces jeux (vidéo et de rôle) avait réveillé un grand intérêt chez les passionnés de pop culture mais aussi des souvenirs douloureux pour ceux qui avaient visionné les précédents films issus de ces licences. 

Eh oui, en 93 pour Mario et 2000 pour D&D, on avait déjà eu des films. Des films mauvais. Très mauvais et sur lesquels des vidéastes ont déjà assez disserté. 

Pourquoi retenter l'aventure près de trente ans plus tard? 

Déjà, parce que la culture du jeu est bien plus respectée qu'elle ne le fut. Le jeu vidéo, particulièrement Mario s'est infiltré partout. Il est impossible de ne pas connaître le plombier en salopette et rares sont celles et ceux qui n'ont jamais touché à un jeu Mario, que ce soit Mario Kart, Mario 64, Luigi's Mansion, Princesse Peach etc, etc. Le même phénomène est visible avec D&D même s'il est plus discret. Tout le monde ne se lance pas dans des parties de jeu de rôle qui durent des heures mais le stéréotype du geek à lunettes qui joue dans sa cave avec trois potes aux cheveux poisseux s'est nettement dissipé. Dans Stranger Things, ce sont les héros qui jouent à Donjons et Dragons, dans Riverdale (pas ma meilleure ref), c'est tout une ville qui se met à jouer à des jeux de rôle. Même sur youtube, il y a quelques années, on a eu le droit à une saga d'Aventure sur la chaîne du Joueur du Grenier, menée par Mahyar, excellent maitre du jeu. 

En gros, on a arrêté de mépriser la culture geek. 

Et ça m'arrache la tronche de dire ça, mais quelque part, je crois qu'on peut un peu remercier Marvel. 

En effet, même si le MCU a pris des proportions gargantuesques et un peu malsaines pour le cinéma en général, il a largement participé à démocratiser les comics et à prouver que les adaptations cinématographiques de matériaux geeks marchaient extrêmement bien si on les travaillait correctement et pas en jetant juste à la tronche des spectateurs deux trois références du format originel. C'est un phénomène qui s'est amplifié avec le MCU mais qui prend sa source bien avant évidemment, sans les séries animées Batman, les films X-Men ou encore les Spiderman de Sam Raimi (qui ont été raccrochés aux wagon MCU tant bien que mal), je ne suis pas sûre que nous aurions eu un plan si gigantesque chez Marvel qui a décidé d'exploiter au maximum le filon (là où DC s'est... complètement planté. Autant les films dérivés de Batman envoient majoritairement du bois, autant les autres.. BON.. Bah Aquaman/10)

Et pour paraphraser ce que dit Karim Debbache dans une de ses chroniques, on arrive aussi à un moment où les cinéastes, réals, scripts, etc. sont des personnes qui ont grandit dans cette culture-là, donc qui ont un véritable amour des jeux. Là où en 90-2000, on mesurait mal l'impact des jeux sur la pop culture. Ce qui est quand même fou parce que le jeu de plateau D&D date des années 70. 

Mais, comme le jeu vidéo l'a longtemps été et l'est toujours parfois, le jeu de rôle a été diabolisé. Littéralement. Dans les années 80, les fondamentalistes chrétiens pensaient que les joueurs étaient satanistes (oui, exactement comme dans Stranger Things) et que le jeu pervertissait la jeunesse en lui parlant de sorcellerie, en lui montrant des démons avec des poitrines féminines ou encore en glorifiant les voleurs. Tout comme les jeux vidéos aujourd'hui, les jeux de rôle ont aussi été accusés de promouvoir la violence et ce notamment après le cas du meurtre de Chris Pritchard, les coupables dudits meurtre étant des joueurs de D&D. 

Mais du coup, que valent les films Mario et D&D de 2023? 
Eh bien, ils sont.. très bien. Vraiment, ce sont deux moments excellents à passer au ciné ou sur son canapé. Si Mario garde une ambiance plutôt enfantine, ça reste un super divertissement. 
De nombreux articles en ont parlé et hasard de séance, je suis tombée sur la VF qui s'est avérée excellente (et je suis extrêmement exigeante). Le passage chanté par Bowser est très drôle et reste en tête, les doubleurs et doubleuses sont incroyablement justes, peut être même plus que la VF qui a été doublée par des acteurs et non des doubleurs (Même si Jack Black donne tout ce qu'il a en Bowser). 


Côté D&D, la longueur du film (2h18) a faillit me rebuter mais c'est le cast qui m'a convaincue. Que ce soit Regé-Jean Page (qui outre sa beauté campe un excellent paladin), on retrouve Sophia Lillis (qu'on a vue dans ça, I'm not okay with this, qui sera à l'affiche du prochain Wes Anderson et qui va probablement faire des choses remarquables), Chris Pine, Hugh Grant, Michelle Rodriguez et Justice Smith (oui oui, le gars de Detective Pikachu. TIENS UNE AUTRE ADAPTATION COMME DE PAR HASARD - même si les films pokémon mériteraient un article, que dis-je, une ode à eux-seuls). 

Bref, tout ça pour dire qu'on a enfin ce qu'on mérite dans ce bas monde: des adaptations de qualité qui permettent de passer un bon moment au ciné sans se prendre la tête (même si j'ai toujours pas compris la physique derrière la scène de la grotte et du dragon dans D&D mais ça.. c'est un autre problème) 

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